Plus d’une femme sur deux et plus d’un homme sur cinq sont concernés par des problèmes de jambes lourdes ou de varices. Voici les signes de la maladie veineuse et comment la soulager avec des traitements naturels et efficaces.
La maladie veineuse chronique regroupe l’ensemble des maladies qui résultent d’une anomalie au niveau des veines des jambes. Elle peut se traduire par des jambes lourdes, des gonflements, des varicosités – veinules de la peau dilatées – des bleus spontanés et bien sûr les fameuses varices. Il existe en gros trois catégories de troubles veineux chroniques (1) :
Le trouble veineux qui regroupe l’ensemble des anomalies du système veineux du membre inférieur.
La maladie veineuse chronique qui intervient lorsque ces anomalies du système veineux s’accompagnent de symptômes ou de signes nécessitant une prise en charge (fourmillements, douleur, sensation de brûlure ou de lourdeur, gonflement, fatigue, démangeaisons, crampes musculaires, syndrome de jambes sans repos).
L'insuffisance veineuse chronique qui concerne les symptômes/signes plus sévères : œdème, altérations cutanées, ulcères veineux.
Nous ne sommes pas tous égaux face à l’insuffisance veineuse. La maladie touche environ 4 fois plus les femmes que les hommes. Parmi les facteurs de risque, on trouve également : l’âge, les déséquilibres hormonaux liés par exemple à la grossesse, la ménopause ou la pilule contraceptive, les antécédents de phlébite, l’hérédité (avoir un parent atteint d’insuffisance veineuse chronique augmente le risque de souffrir de cette maladie de 30 % et deux parents malades l’augmente de 75 %), l’insuffisance musculaire, l’excès de poids, les déséquilibres alimentaires…
Selon la Société Française de Phlébologie, plus d’une femme sur deux et plus d’un homme sur 5 sont concernés par des problèmes de jambes lourdes. Une étude menée en 2004 dans 4 villes de France sur 8 000 personnes au total montre que 50,5% des femmes et 30,3% des hommes présentent des varices au niveau des jambes (2).
Qu’est-ce qui cause la maladie veineuse ?
Les veines permettent le retour du sang vers le cœur à partir de tous les organes du corps. Pour atteindre le cœur à partir des jambes, le sang doit circuler vers le haut. Pour cela, les parois des veines possèdent des valves – constituées de deux valvules composées de cellules endothéliales – qui empêchent le reflux du sang vers le bas de la jambe.
La présence d’un tissu élastique riche en fibres musculaires lisses et en fibres de collagène permet à la veine de se contracter pour faciliter le retour du sang des membres vers le cœur. L’insuffisance veineuse survient lorsque les valves sont endommagées et permettent au sang de revenir dans la jambe. Cela s’accompagne d’une perte d’élasticité des veines.
L’altération des valves et la stase veineuse (stagnation du sang dans les veines) provoquent une hypertension veineuse associée à une diminution du débit sanguin microcirculatoire et une augmentation de la perméabilité capillaire ce qui conduit à l’œdème. L’hypertension veineuse des membres inférieurs est le principal mécanisme impliqué dans l’apparition et la progression de l’insuffisance veineuse chronique et conduit à des processus inflammatoires.
Quels sont les signes de la maladie ?
Les premiers signes de la maladie sont dits fonctionnels. Parmi eux on trouve la sensation des jambes lourdes. Cette lourdeur peut être plus importante à la fin de la journée, en cas de position debout prolongée, en période estivale lorsque les températures sont élevées ou encore avec des vêtements ou des chaussures trop serrés.
Autres signes de l’insuffisance veineuse : les phlébalgies qui correspondent à des douleurs le long du trajet d’une ou plusieurs veines mais aussi des crampes nocturnes ou encore des sensations d’engourdissements.
La maladie veineuse est évolutive et progresse vers des signes physiques parmi lesquels l’œdème, les télangiectasies (dilatation de petits vaisseaux sanguins situés à la surface de la peau) et les varices qui sont des veines sous-cutanées dont le diamètre a augmenté. Agir dès l’apparition des premiers signes de la maladie permet de prévenir ou de retarder son aggravation.
Prévention : 8 gestes qui sauvent
Quelques habitudes vous permettront de diminuer les symptômes et/ou de ralentir la progression de la maladie :
Evitez les trop longues périodes assis ou debout : si vous devez rester assis longtemps (lors d’un voyage par exemple), pensez à fléchir et étendre les jambes, les pieds et les chevilles environ 10 fois toutes les 30 minutes pour faciliter l’écoulement du sang dans les veines des jambes. Si vous devez rester debout longtemps, asseyez-vous régulièrement en surélevant vos pieds. Portez des talons de 3 à 5 cm (pour les femmes) afin de favoriser le retour veineux. Les chaussures plates sont déconseillées.
Faites de l’exercice régulièrement car l’activité physique améliore le retour veineux : la marche est particulièrement bénéfique.
Perdez du poids si vous en avez besoin.
Evitez les sources de chaleur, à l’origine d’une vasodilatation qui peut aggraver les varices par exemple. Epilation à la cire chaude et longue exposition au soleil sont ainsi fortement déconseillées.
Surélevez vos jambes au-dessus du niveau du cœur lorsque vous êtes allongé.
Portez des bas de compression/contention (lire encadré) mais évitez les vêtements trop serrés au niveau de la taille (ceintures notamment).
Ayez une bonne hygiène de peau.
Nourrissez vos veines correctement.
Faire des soins de drainage lymphatique manuel
Contention et compression : ce n’est pas la même chose La contention s’oppose de façon passive au gonflement de la partie de la jambe qui est contenue. Cette résistance passive est rendue possible grâce à l’application d’un matériau inextensible qui empêche le gonflement de la jambe lors de la contraction du muscle, par exemple lors de la marche. La forte pression exercée par la contention lors de la contraction du muscle améliore le retour veineux vers le cœur. Sur une jambe au repos, la contention n’exerce que très peu de pression. Contrairement à la compression qui exerce une pression active sur la peau et les muscles, que la jambe soit en mouvement ou au repos. Il existe plusieurs forces de compression selon les bas choisis.
Références (1) Eklof B, Perrin M, Delis KT, Rutherford RB, Gloviczki P; American Venous Forum; European Venous Forum; International Union of Phlebology; American College of Phlebology; International Union of Angiology. Updated terminology of chronic venous disorders: the VEIN-TERM transatlantic interdisciplinary consensus document. J Vasc Surg. 2009 Feb;49(2):498-501. doi: 10.1016/j.jvs.2008.09.014. (2) Carpentier PH, Maricq HR, Biro C, Ponçot-Makinen CO, Franco A. Prevalence, risk factors, and clinical patterns of chronic venous disorders of lower limbs: a population-based study in France. J Vasc Surg. 2004 Oct;40(4):650-9.
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