Séverine Audinet
Nutritionniste en Suisse
Et au fait,
c'est qui Séverine ?
Son parcours ? Sa vision de la santé ?
Pour vous présenter ma vision de la santé, mon parcours, et ma prise en charge de la personne et de la maladie, et bien je vais le faire à travers des expériences de vie personnelle, il y en a beaucoup, j’ai dû faire le tri, j’en ai sélectionné 6 que je vous affiche et que je vais vous partager.
La première expérience à laquelle je pense : c’est le stress. J’étais en France à l’époque, car je suis d’origine française, je devais avoir je pense 20 ans, je me rappelle, j’avais un très bon travail, mais par contre le stress était intense, à tel point que j’avais des infections urinaires chaque mois, et le traitement : antibiotique. Du jour au lendemain, je me suis dit, si je continu comme ça, c’est burn out.
Et pour faire simple, j’ai démissionné du jour au lendemain car j’ai choisi ma santé. Et j’ai pu retrouver un travail, certes moins bien payé, mais avec moins de stress. Et mes infections urinaires ? J’en ai plus eu. En fait, dans ce travail, j’étais continuellement en « fight mode », c’était très difficile de revenir à un état calme et posé. Alors j’avais 20 ans, aujourd’hui j’en ai 45, il est évident que dans ma pratique d’aujourd’hui, j’ai conscience que ce « fight mode » permanent m’usait, et qu’en travaillant à l’époque sur la régulation du nerf vague, en prenant soin de moi, cela m’aurait grandement aidé, et peut-être que je n’aurais pas eu à démissionner car j’aurais trouvé d’autres solutions pour gérer la situation. Mais voilà, je n’avais pas mes connaissances actuelles.
La deuxième expérience : problèmes endocriniens. Suite à un traumatisme particulièrement stressant, la conséquence directe a été une hypothyroïdie, je me souviens l’endocrinien me donner une prescription médicale, que j’ai refusé. En fait j’avais compris que cette période particulièrement stressante m’avait impacté physiquement, oui, mais aussi émotionnellement, c’est comme ça que j’ai découvert le fonctionnement du nerf vague, des méthodes comme l’EMDR pour se libérer d’un évènement traumatique.
C’est donc évident que dans ma pratique, je tiens une attention particulière aux facteurs psychosociaux et affectifs (le manque d'autonomie et de marges de manœuvre, les mauvais rapports sociaux et relations de travail, les conflits de valeur, l'insécurité de la situation de travail… Dans ce cas de figure, j’oriente les personnes sur une approche « psycho émotionnelle » en accompagnement des changements alimentaires.
Que nous le voulions ou pas, la vie dans laquelle nous vivons, pour la plupart, ce n’est clairement pas un cadre idéal pour une santé optimale. Et c’est d’ailleurs après ce traumatisme, que j’ai découvert ma spiritualité, j’ai vraiment exploré mon rapport au monde, a la vie, cette connexion plus grande. Je suis chrétienne, je vais à l’église très régulièrement, j’adore retrouver mon groupe d’amies. Et pour moi, la spiritualité ne se limite pas à la religion, elle englobe un vaste spectre et de questionnement sur le sens de la vie, et pour moi, la recherche d’une paix intérieure.
La troisième expérience : personnaliser les conseils. En fait c’est à travers ma pratique de thérapeute, j’ai eu mon diplôme de nutritionniste en 2013, donc en respectant ce que j’avais appris à travers mes études de nutrition, et les recommandations de l’association suisse de nutrition, j’ai découvert que pour certaines personnes, ces conseils fonctionnaient, mais pas pour d’autres. J’ai donc étudié l’alimentation ayurvédique, qui m’a permis de personnaliser mes conseils en fonction du terrain de la personne, et ça c’est à la naissance que ça se décide. En clair, vous ne pouvez pas y faire grand-chose.
Il y a des personnes à l’âge adulte, ou manger cru est idéal, et a l’inverse, certains devront contrôler la quantité de cru, et favoriser le chaud. Il y a des personnes qui métabolise très rapidement le café, c’est-à-dire qu’un café le soir ça ne va rien leur faire, et d’autres pas car ils ne vont juste pas dormir. Certains peuvent manger tous les hydrates de carbones qu’ils veulent et d’autres il faut mieux les éviter.
Certains ont davantage besoin de soutien hépatique, ou une complémentation quotidienne en vitamine D ou C. Et bien tout ça, avec un simple test en nutri génétique, vous pouvez découvrir ce qui vous convient ou pas pour vous spécifiquement. En fait, ces traditions (ayurvédique et chinoise) avaient compris que chaque individu avait des particularités et qu’en conséquence il fallait faire des modifications adéquates concernant l’alimentation et l’hygiène de vie.
La quatrième expérience : c’est les troubles digestifs et métaboliques, en vieillissant, vers 35 ans, j’ai eu de plus en plus de problèmes de santé, syndrome de l’intestin irritable, troubles digestifs important, candidose sur candidose, que j’essayais de maitriser tant bien que mal, avec l’ensemble des symptômes qui vont avec. Pullulation bactérienne lié en plus à la candidose. Glycémie en dent de scie. Humm… Mes facteurs génétiques me rattrapent.
Et oui diabète dans ma famille en plus de l’hypercholestérolémie. Alors autant dire que j’ai galéré. Bref, j’ai suivi de nombreuses formations que ce soit en suisse ou à l’étranger afin de pouvoir comprendre et identifier mes particularités. J’avais déjà des notions sur mon terrain grâce à l’ayurvéda, mais là j’ai été encore plus loin, et j’ai pu mettre en place davantage de solutions. C’est à cette période que j’ai découvert ma sensibilité aux glucides, a certains sucres fermentescibles. Dans mon exemple, je ne mange plus de pain, de fruits, ou de céréales, en fait je mange des légumes a volonté en faisant très attention à la diversité, des protéines animales à chaque repas, et surtout des graisses.
Je pense que l’huile d’olive et le beurre sont mes meilleurs amis. Je jeune le matin, et mange 2 repas dans la journée avec parfois un encas si je ressens le besoin. Alors contrairement à beaucoup, je ne vis pas pour manger, mais je mange pour être en santé. Je pars du principe que si je suis en santé physique et émotionnelle, mentale, je suis dans une capacité optimale de prendre soin de ma famille, de mes amis et de mon travail. Pour le reste de ma famille, j’apporte par contre toujours des céréales, ou du pain pour eux, ce n’est pas parce que moi j’ai des particularités que je dois les imposer aux autres, pas du tout.
La cinquième expérience : les changements hormonaux. Et oui, plus on approche de la cinquantaine, plus ont peu noter des changements, nos cycles changent, et avec ça, des symptômes peuvent apparaitre comme les insomnies, bouffées de chaleur. Alors c’est génial les bouffes de chaleur car en même temps j’ai eu la rosacée qui est apparu. En fait ça c’est aussi un facteur génétique, mon grand père et ma mère sont atteints de rosacée, et ils ont ce que nous appelons la rosacée populo pustuleuse et la forme hypertrophique, ce nez rouge épaissi. J’ai été diagnostiqué avec la même chose par le dermatologue, et je ne vous cache pas que j’ai mis du temps à trouver la bonne combinaison de produits à utiliser pour la peau. Heureusement du coté alimentation je suis bien car sinon, je pense que ce serait compliqué.
Alors en fait, un thérapeute se forme tout au long de sa vie, et je pense que le plus important c’est de s’adapter à notre corps qui change, et des évènements qui arrivent à nous. Je pense qu’il n’y a pas une solution pour tous, mais davantage : pour tous il y a des solutions, qui sont bien souvent différentes. C’est pour cela que dans ma pratique il est nécessaire pour moi de prendre la personne dans sa globalité, son mode de vie, ses antécédents, et les facteurs psychosociaux et affectifs qui pourraient contribuer à sa problématique de santé. J’ai donc une approche holistique, et spécialisé aussi sur des conditions qui m’ont particulièrement touchées à travers des expériences personnelles que je vous ai partagé.
Dans tous les cas, sachez que je ne suis pas contre les médicaments, je pense qu’a un moment donné, c’est une solution qu’il faut prendre en considération. Par contre, dans beaucoup de cas, je pense que l’on peut faire énormément avec l’alimentation et revoir son hygiène de vie.
La sixième expérience : maintenir mon ancrage dans le présent. Alors ça c’est un point sur lequel je travaille chaque jour. Aujourd’hui, internet, et les réseaux sociaux ont profondément modifié notre manière de vivre, de penser et de nous relier au monde. Conséquence ? Nous manquons d’ancrage, cette connexion stable et profonde avec le présent, avec soi-même, et avec son environnement.
Alors il y a plusieurs raisons, les réseaux sociaux encouragent un flux constant de notifications, de contenus et d’interactions, ce qui rend difficile de rester concentré sur le moment présent. Aujourd’hui c’est vraiment un problème que je rencontre au cabinet, les personnes passent des heures sur internet, les réseaux sociaux sans savoir ce qu’ils recherchent. Ils sont addictent, ils ont un rush de dopamine, ils stimulent régulièrement le système de récompense et commence à ressentir le besoin de vérifier les réseaux sociaux plus fréquemment pour obtenir « leur dose » de dopamine. Cette distraction chronique réduit la capacité de savourer les moments simples de la vie, ce qui diminue l’ancrage.
Ce qui amplifie la perte de lien avec la nature et le monde réel : le temps passé sur les réseaux sociaux se fait au détriment du temps passé à vivre des expériences réelles. Or, le sentiment d’ancrage est lié à une connexion avec son environnement physique : le contact avec la nature, la marche, les sensations physiques. Cette perte de connexion au corps et à l’environnement immédiat, due à la priorité donnée au monde numérique, diminu le sentiment d’être solidement ancré dans la réalité. Résultat : vous vous sentez perdu !
Et cette surstimulation et surcharge d’information, car oui les réseaux sociaux fournissent une surabondance d’informations à absorber chaque jour, souvent de manière non filtrée. Cette surstimulation cognitive peut rendre difficile la concentration sur ses propres pensées, besoins et émotions. Entre la famine, les guerres, le réchauffement climatique, la pollution, le racisme… En étant constamment exposé à de nouvelles informations, il devient difficile de faire le tri et de rester centré sur ce qui est important pour soi.
Un esprit surchargé d’informations a plus de mal à se concentrer sur le moment présent et à trouver un sentiment de stabilité intérieure. Comprenez que le cerveau humain a besoin d’une certaine dose de certitude, c’est même un élément essentiel pour se sentir en sécurité et avoir un sentiment de contrôle dans sa vie. Plus vous allez observer toutes les problématiques du monde actuelle, et bien pour la plupart, vous allez vous sentir impuissant, dégoûter, et donc démotivé à faire quoi que ce soit, car au final pourquoi bon ? Si vous pensez comme ça, vous êtes en manque d’ancrage et vous n’arrivez plus à prendre du recul. Vous n’êtes plus ancré avec votre réalité.
La compassion est une qualité précieuse, toutefois elle a ses limites. Les thérapeutes connaissent très bien cela, c’est la fatigue de compassion. Cet épuisement émotionnel et physique que nous pouvons ressentir face aux personnes qui sont exposés à la souffrance. Cela peut mener à un sentiment de vide, de démotivation, et même un désintérêt…
En fait : Internet, les réseaux sociaux peuvent éloigner du sentiment d’ancrage en multipliant les distractions, en favorisant la comparaison sociale, et en déconnectant des expériences réelles et du moment présent. Pour retrouver cet ancrage, il peut être utile de réduire le temps passé sur les réseaux, de se reconnecter à la nature, et de privilégier des interactions plus authentiques et profondes avec les autres. A très bientôt.