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Porosité intestinale, explications et solutions.

Dernière mise à jour : 11 juil.


Nous parlons beaucoup de cette porosité intestinale et peut-être que certains d’entre vous souhaite savoir ce que c’est exactement et si vous en souffrez. Commençons par décrire la porosité intestinale, en fait c’est un endommagement de la muqueuse de l’intestin grêle. Comprenez que l’intestin grêle est le principal organe de digestion. C’est dans ses méandres que se déroule l’essentiel de la digestion et que se produit pratiquement toute l’absorption. L’intestin grêle est comme un tube aux formes compliquées qui mesure de 2 à 4 mètres et qui possède un diamètre de 2.5 à 4cm. Il joue un rôle primordial dans notre santé et dans le maintien de celle-ci. C’est l’organe clé de l’immunité du tube digestif mais aussi de notre défense immunitaire globale. C’est grâce à lui que les nutriments nécessaires au fonctionnement de notre organisme sont absorbés et redistribués là où notre organisme le demande.


La muqueuse intestinale est un immense filtre dont un des rôles est de laisser passer les nutriments (vitamines, minéraux, acides aminés, acides gras…) et d’empêcher la pénétration de micro-organismes, macromolécules et composés toxiques.


Rentrons dans la description de la paroi de l’intestin grêle : celle-ci est revêtue d’un épithélium très mince, composé par des villosités et microvillosités, très finement plissé. Il est constitué principalement par une unique couche de cellules, les entérocytes qui assurent une fonction de barrière mécanique vis-à-vis du contenu de l’intestin. Cette barrière est obtenue par les jonctions serrées qui empêchent les enzymes digestives et les microorganismes présents dans l’intestin de passer dans le sang. Cependant, lorsque la muqueuse intestinale est altérée et enflammée, les jonctions serrées se distendent davantage et la porosité intestinale s’installe, c’est le phénomène d’hyperperméabilité / porosité intestinale.



Donc qu’est ce qui se passe quand des toxines et molécules étrangères passe cette barrière intestinale ? Cela cause une inflammation, une réponse immunitaire en cascade, et cela peut-être le point de départ de multiples pathologies.


Quels sont les symptômes ? Tout d’abord, la porosité intestinale entraîne : - des troubles de l’intestin,

- une alternance de diarrhées, de selles molles ou constipation,

- des ballonnements,

- des gaz,

et des douleurs abdominales,

- fatigue générale persistante, difficile de réaliser vos objectifs ou même vos tâches de la journée sans éprouver l’envie de vous reposer,

- processus inflammatoire chronique,

- réponse immunitaire qui peut en fonction du terrain de la personne aboutir à des troubles du système immunitaire, cela peut donner naissance à des allergies sous toutes leurs formes (asthme, eczéma, rhinites), soit à des intolérances alimentaires (intolérance au gluten, au lait, à la caséine…) ou bien à des maladies auto-immunes (sclérose en plaques, fibromyalgie, thyroïdite de Hashimoto, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn.


Voyons donc les causes possibles à la porosité intestinale :

- une mauvaise alimentation,

- le stress,

- une dysbiose (déséquilibre de la flore intestinale par candida albicans par exemple),

- la prise de certains médicaments comme des anti-inflammatoires, antibiotiques, corticoïdes, des antiacides, inhibiteurs de la pompe à protons, la pilule contraceptive prise sur le long terme, un déficit enzymatique,

- des intolérances alimentaires,

- la consommation de substances toxiques comme les additifs,

- conservateurs,

- pesticides,

- SIBO SIFO…


Alors comment diagnostiquer une porosité intestinale ? Nous ne pouvons pas faire de diagnostique en réalisant une endoscopie ou gastroscopie, par contre, nous pouvons le faire en réalisant une étude de vos selles. J’aime utiliser les tests du LaboMgd, le Florinscan extra ou l’analyse du microbiote par séquençage génétique. C’est un laboratoire certifié qui nous permet d’avoir des résultats précis sur votre microbiote (flore intestinale), vous recevez des documents vous présentant l’ensemble des résultats. En fait lors de la porosité intestinale, les jonctions serrées se distendent, et cela cause une élévation de la protéine Zonulin, ce que nous pouvons tester dans les selles. Un test de vos selles donne aussi une excellente image de l’état de votre microbiote. Cela nous permet de savoir si vous avez une dysbiose, si vous avez une flore davantage constituée de bactéries, champignons, levures potentiellement pathogènes comme le candida albicans.


Cela nous indique aussi votre niveau d’histamine, en effet un niveau élevé peut-être associé à des allergies alimentaires. Nous pouvons aussi évaluer votre capacité à digérer le gras et les protéines, savoir si vous êtes déficient en certaines enzymes digestives, si vous produisez assez de butyrate qui est la source d’énergie préférée des cellules épithéliales du côlon, et qui a un rôle protecteur majeur et anti-inflammatoire. Je vous donne ici seulement des exemples, vous avez bien-sûr davantage d’informations qui vous sont données, et à la fin du rapport de l’analyse du microbiote par séquençage génétique, un tableau vous est transmis en vous indiquant vos risques de développer ou d’avoir certaines pathologies.


SOLUTIONS :

- premier conseil : rétablir une alimentation équilibrée. Vous pouvez pour vous aider prendre rendez-vous avec un nutritionniste proche de chez vous, ou suivre les recommandations de la société Suisse de nutrition qui vous donne des conseils pour optimiser votre alimentation et réaliser des menus équilibrés. Puis éviter les pesticides et limiter au maximum le sucre de toute sorte (blanc, brun, agave, datte et autres, je sais que certains peuvent paraître plus sympathique comme le sucre de coco, sirops d’agave, mais non…, et éviter aussi les édulcorants. Eliminer les plats préparés qui contiennent des additifs inutiles, beaucoup de mauvaises graisses, et bien souvent du sucre. Eviter les huiles alimentaires de maïs, canola, soja, qui sont des huiles pro-inflammatoires, ainsi que les huiles hydrogénées. Eviter le gluten et les produits laitiers le temps de guérir votre porosité intestinale. L’alcool devrait être aussi éliminé car elle peut provoquer une inflammation dans votre microbiote et servir de nourriture pour les bactéries et levures pathogènes.


Un point important, il est important de connaître vos allergies alimentaires si vous souhaitez guérir votre porosité intestinale. Le test le plus approprié est l’analyse des immunoglobulines E (IgE). Cela nous indique vos allergies et la sévérité de celles-ci. Les allergies que nous voyons le plus souvent sont liés au gluten, produits laitiers, œufs, oléagineux comme les noix, amandes, et aussi soja.


Deuxième conseil, une des premières actions que vous pouvez faire pour réparer les cellules épithéliales des villosités (les entérocytes), est l’ajout d’un acide aminé, la L-Glutamine. L’idéal est de le prendre sous forme de poudre que vous pouvez mélanger directement avec de l’eau le matin à jeun. Si vous pouvez, le bouillon d’os est aussi un excellent moyen d’apporter du collagène et de la L. glutamine. Par contre, le bouillon d’os est riche en histamine, donc si vous êtes sensible à l’histamine, que vous avez des maux de tête, ou des démangeaisons après avoir pris le bouillon, il faudra privilégier la poudre.


Troisième conseil : Augmenter la qualité et diversité de votre alimentation. C’est dans ce cas de figure les probiotiques provenant de l’alimentation peuvent aider. Vous pouvez donc ajouter dans votre alimentation du miso, des yaourts, du tempeh, du kimchi, du kombucha, du kefir, des légumes fermentés. Mais attention, précision qui a son importance : éviter le soja comme le tempeh ou le miso si vous souffrez d’hypothyroïdie, ou de thyroïdite d'Hashimoto. Et éviter les produits laitiers même les yaourts si vous souffrez d’intolérance au lactose. Et les produits fermentés sont riches en histamine aussi, donc méfiance si vous avez des maux de tête ou démangeaisons après avoir mangé des légumes fermentés par exemple. Si vous avez une réaction à l’histamine, privilégiez les probiotiques en complément alimentaire.


Mais une question qui revient souvent : quel probiotique en gélule choisir ? Il est vrai qu’il y en a tellement aujourd’hui qu’il est difficile de faire un choix approprié. Le test des selles va me permettre de connaître les probiotiques qui seront les plus bénéfiques pour vous. Mais sachez que vous pouvez choisir un probiotique qui contient des lactobacilles et bifidobactéries qui sont de toute manière de bonnes bactéries pour votre microbiote. En fonction des priorités et besoin de la personne, des souches spécifiques lui seront conseillés. Puis combien devez-vous en prendre ? C’est une question vraiment délicate, et là tout va dépendre de la personne aussi. Sincèrement au cabinet j’ai dû parfois monter à des doses de 60 milliards pour avoir un net changement en diversifiant les souches. Et pour d’autres une gélule de 10 milliards de 2 souches donne déjà des résultats. Tout va dépendre des symptômes et des résultats du test de votre microbiote. La quantité doit être personnalisé et graduellement intégré. Dans tous les cas, l’idéal est de les prendre à jeun en même temps que la L-Glutamine dans un verre d’eau.


Quatrième conseil : apporter des pré-biotiques. Les prébiotiques sont généralement des substances que nous ne digérons pas directement mais qui vont être fermentées de manière sélective par nos bonnes bactéries, les faisant ainsi se développer. En servant de nourriture à notre flore bénéfique, les prébiotiques vont entrainer la formation d’acides gras à chaines courtes (propionate, acétate, butyrate). Et je vous rappelle que les acides gras à chaines courtes tel que le butyrate réduit les processus inflammatoires et soutien la fonction de la barrière intestinale, et donc vous aide pour guérir de votre porosité intestinale. Si votre niveau de butyrate est bas dans votre test de selle dont j’ai parlé avant, dans ce cas de figure, nous pouvons augmenter cela en donnant des suppléments en prébiotique et aussi supplémenter en butyrate. Dans tous les cas, mettez dans vos assiettes en fonction de la saison : des asperges vertes, artichauts, oignons, poireaux, topinambours, salsifis, navets, fenouil, épinard, fruits rouges, poires, pomme et abricots…


Cinquième conseil : aider votre corps à mieux digérer, il est important de manger doucement, vous pouvez aussi ajouter des enzymes digestives avant votre repas cela va vous aider à mieux digérer votre bol alimentaire. Puis apprendre à gérer votre stress est aussi important. Je vous montre ce tableau qui vous présente l’ensemble des enzymes que vous pouvez privilégier en fonction de ce que vous mangez et de vos manques. L’idéal est d’utiliser une combinaison d’enzymes afin de digérer les hydrates de carbones, les protéines, et les graisses. Mieux vous digérer, moins vous risquez de créer de l’inflammations dans l’intestin, et donc de porosité intestinale.




Retrouvez plus d'informations dans la vidéo.


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